Les nouvelles ambitions de la formation continue universitaire
La 38e Conférence des directeurs de services universitaires de formation continue (SUFC) s'est tenue à Villeneuve-d'Ascq (Nord) les 8, 9 et 10 juin derniers, un mois avant le quarantième anniversaire de la loi de 1971 qui a inscrit la formation permanente dans le Code du travail. Philippe Rollet, président de l'Université Lille-I, était l'hôte de ces rencontres.
Par Benjamin d'Alguerre - Le 16 juin 2011.
À ses yeux, “l'Université a toujours montré son attachement à la FCU, ainsi qu'à la formation tout au long de la vie". Un type de formation qu'il a même qualifié de “priorité pour nos établissements". Si la formation continue universitaire avait pu, jusque ces dernières années, apparaître boudée par certains doyens et autorités universitaires, la loi “LRU" de 2007[ 1 ]Loi n° 2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des Universités (dite aussi “loi Pécresse"). , en accordant une plus grande autonomie aux établissements, a amené ces derniers à revoir leur copie tant en termes de rôle social de la formation tout au long de la vie qu'en réponse à des besoins économiques. Les UFR ont entrepris de développer des partenariats et de nouvelles offres pour faire face à la concurrence d'instituts privés, de plus en plus nombreux sur le marché de la formation continue, mais aussi initiale.
Pour le président de Lille-I, cette nouvelle donne répond à trois enjeux. Tout d'abord, “la FCU permet à l'Université d'être présente sur des actions de co-construction de formations diplômantes, de VAE ou le développement d'apprentissage en e-learning. Dans tous ces secteurs, nous disposons de cet atout majeur qu'est notre lien avec le milieu de la recherche. Les Universités se situent au cœur même du processus de connaissance et de création et disposent, en outre, de laboratoires, d'équipements de pointe et de grands chercheurs de renom. Autant de conditions favorables nous permettant de développer des pôles d'excellence pérennes".
Deuxième enjeu : la formation tout au long de la vie renouvelle la mission sociale de l'Université, et constitue un levier de développement des territoires. “Chacun doit trouver une réponse à ses besoins de formation. Il s'agit d'un enjeu fondamental, tant pour les citoyens que pour les territoires", a insisté Philippe Rollet. Reconnaissant que ce développement impliquait de renforcer à la fois l'orientation des étudiants (quels que soient leur âge ou leur parcours), mais aussi les structures d'accueil universitaires, peu habituées à traiter le cas d'adultes en reconversion, ou encore à mettre en œuvre de véritables politiques de gestion de carrière. Un chemin sur lequel l'Université Lille-I s'est engagée dès 2006. “Il s'agit d'un changement culturel majeur, tant pour les enseignants que les étudiants", a déclaré Philippe Rollet.
Et c'est le dernier enjeu, celui de l'organisation. “L'environnement bouge, l'Université bouge également, c'est dans la nature des choses", a plaidé Philippe Rollet. “Parmi toutes les institutions de la République, l'Université, quoi qu'on en dise, est probablement celle qui a connu le plus de changements. Cela traduit une preuve de dynamisme !" D'ores et déjà, l'implication dans la formation continue a un véritable impact sur la perception de la formation tout au long de la vie. “La formation continue à l'Université : une véritable priorité pour nous", a conclu le président de Lille-I, qui n'ignore rien de cette problématique - l'ayant développée dans son établissement dès 1990.
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Notes
1. | ↑ | Loi n° 2007-1199 du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des Universités (dite aussi “loi Pécresse"). |